La transformation digitale en entreprise ne relève pas uniquement des outils mais aussi des pratiques managériales. Ce virage vers le numérique est abordé de différentes manières en fonction des générations.
Les générations Y et Z sont nées avec le numérique. Les écrans faisant partie intégrante de leur quotidien, l’utilisation du digital dans un contexte professionnel devient intuitive. Quand il s’agit de se former à des outils informatiques plus spécifiques, leur apprentissage est bien plus rapide car ils ont développé un instinct naturel à se les approprier. A l’inverse, les plus anciens doivent se former.
Ces formations peuvent présenter de nombreuses difficultés car le schéma d’apprentissage de ces générations n’a pas été basé sur ces outils. L’intégration du numérique n’est donc pas innée pour eux. Dans un monde professionnel où la rapidité à appréhender l’environnement fait la différence, les seniors peuvent se sentir en difficulté. Alors que le digital n’est plus une question pour les entreprises mais un virage incontournable pour assurer leur devenir, apparaît une fracture entre ces deux générations.
Une attention particulière devra donc être portée par les responsables de formation pour que ces deux populations prennent ensemble cette même route. Dans ce contexte, de plus en plus d’entreprises expérimentent le parrainage inversé ou “reverse mentoring”.
L’idée est simple : un mentor issu de la génération Y accompagne un collègue issu de la génération X sur le sujet du digital. L’objectif est de faire monter en compétences les seniors sur le numérique en capitalisant sur le savoir-faire des jeunes générations.
Cette pratique permet bien évidemment de former les seniors mais aussi de favoriser la communication intergénérationnelle et de responsabiliser les
jeunes collaborateurs.
Cependant, transmettre requiert de l’expérience et de la pédagogie. Ces qualités reconnues aux experts peuvent faire défaut à des jeunes qui découvrent le monde de l’entreprise, ses métiers et ses valeurs. Il convient donc de leur donner des outils et une méthodologie pour devenir de bons formateurs.
A cette fracture numérique, il faut ajouter une autre divergence de perception autour de la valeur « travail ». Quand les natifs de la génération X sont souvent qualifiés de “bons petits soldats”, respectueux des règles ; la génération Y, quant à elle, cherche à se réaliser dans son travail quitte à se faire entendre auprès de sa hiérarchie. Ils veulent être en phase avec l’entreprise dans laquelle ils travaillent que ce soit en termes de valeurs ou de style de management. Pour eux, l’entreprise doit être un lieu d’épanouissement personnel, où chacun peut se réaliser pleinement. Il s’agit aussi de prendre conscience que si les générations n’ont pas les mêmes attentes, elles ne parleront pas le même langage.
Les dirigeants et les responsables des ressources humaines ont un rôle important à jouer pour que cette cohabitation soit source de complémentarité et non de tensions. Prendre en compte les spécificités de chacune des générations et encourager la diversité au sein des équipes, est une véritable source de richesses. Que ce soit au travers du mentoring (classique ou inversé) ou d’autres outils, l’idée est de créer une symbiose entre les générations. Il faut alors penser transversalité, ouverture et flexibilité afin d’enrichir et faire évoluer la culture d’entreprise dans laquelle chacun pourra se reconnaître.
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