Dans le cadre de son engagement bénévole dans la Réserve Citoyenne, Anita Germond a été conviée sur la base militaire DA 81, le mardi 15 janvier.
L’opportunité également de rencontrer Sébastien Nativel, démonstrateur Rafale. C’est entre deux missions et avec beaucoup d’humilité que notre Talent Péi a bien voulu répondre à nos questions.

Présentez-vous en quelques mots.
Je m’appelle Sébastien Nativel, alias “Babouc”, j’ai 38 ans et suis originaire de l’île de la Réunion. Je suis capitaine dans l’armée de l’air et présentateur de Rafale. Après le bac, je suis parti faire mes études en métropole où j’ai passé le concours d’admission à l’école de l’air. Mon objectif a toujours été de devenir pilote de chasse, c’était une véritable vocation.
Pourquoi ce choix ?
Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu faire ce métier.
Quand j’avais environ 10 ans, dans le cadre d’opérations des forces armées à Djibouti, plusieurs Mirages F1 étaient de passage à la Réunion. A ce moment là, en les voyant dans le ciel, le rêve de gosse est devenu un véritable projet professionnel.
L’année du bac, les Mirages sont revenus sur l’île et là j’en étais sûr, c’était ça que je voulais faire!
Quel est le parcours pour devenir pilote ?
J’ai passé un bac général au Tampon mais j’avais déjà pris contact auparavant avec l’armée pour m’informer sur la formation de pilote. Après une phase de sélection, j’ai intégré le cursus des élèves officiers et personnel navigant. Ensuite la formation jusqu’à devenir pilote de chasse dure 4 ans. Il s’agit d’un mix entre formation au sol, formation initiale en vol et formation avancée sur avion de combat. D’après moi, il faut 5 à 6 ans pour être vraiment opérationnel. Aujourd’hui encore, il y a de la formation continue tout au long de nos carrières car les technologies évoluent vite. Ces moments d’apprentissage représentent un gros point fort du métier, ils empêchent la routine de s’installer.
Quelle est votre journée-type ?
Il n’y a pas vraiment de journée type mais hors saison des meetings, entre novembre et avril, j’endosse la casquette d’instructeur. J’encadre et forme les futurs pilotes sur un rythme de briefing/vol/debriefing. Il y a aussi une partie de travail administratif pendant cette période. Ensuite de mai à octobre, je suis employé en tant que présentateur. Concrètement, cela signifie que je suis en charge de présenter le Rafale lors de meetings aériens nationaux et internationaux tels que le salon aéronautique du Bourget ou le mois dernier le salon Aéro India à Bangalore.
Quels liens entretenez vous avec la Réunion ?
La Réunion représente mes racines, mes parents habitent toujours ici. Avec les années, la plupart de mes copains d’enfance qui avaient quitté l’île, y reviennent. Il n’est d’ailleurs pas exclu que j’en fasse autant à l’avenir. Je suis aussi membre de l’association des Pilotes Militaires Réunionnais qui a pour but de promouvoir l’aviation réunionnaise. Nous avons par exemple rendu hommage à Roland Garros en survolant la cérémonie qui commémorait son dernier vol, le 5 octobre 1918, et qui s’est déroulée à Vouziers, en Ardennes.
En février, vous étiez à la Réunion pour quelques jours d’exercices en Rafale, qu’est-ce que cela vous a fait de voler au dessus de votre île ?
J’ai ressenti un bonheur indescriptible! Quand j’étais gamin, je voyais ces avions dans le ciel et 30 ans après c’est moi qui en pilote un. Même si le vol a été assez court, j’ai ressenti beaucoup d’émotions. Cette présence était l’opportunité de montrer le Rafale aux Réunionnais. A cette occasion, j’ai souhaité faire une vidéo pour leur montrer la Réunion telle que j’ai eu la chance de la voir.
(Pour voir la vidéo cliquez ici : https://www.youtube.com/watch?v=ZoVW-sNm9ak)
Quel conseil donneriez vous aux jeunes Réunionnais ?
De s’accrocher à ce qu’ils ont envie de faire et surtout de se donner les moyens pour réussir.
Souvent je rencontre des jeunes qui me disent “Devenir pilote est impossible pour moi, il faut faire de longues études scientifiques”, je leur réponds que je n’ai que le bac! Quand on a la motivation, rien n’est impossible.
Pour terminer, d’où vient ce surnom de “babouc” ?
A mon arrivée à l’école de l’armée de l’air à Cognac, je me suis exclamé “C’est quoi ce trou de Babouc?”, et c’est resté! Maintenant je suis fier de ce surnom, clin d’oeil à la Réunion.