Fabrice Cerveaux : un management de cœur qui porte ses fruits

Ce responsable de site chez CFAO nous fait part de sa passion pour le management bienveillant. Comprendre l’autre, se mettre à la place de l’autre… autant de qualités de communication développées par des années d’expériences en tant que maître-chien. Portrait d’un homme qui a su prendre le meilleur des passions qui l’animent !

Fabrice, quel métier exercez-vous actuellement ?

Cela fait 19 ans que je travaille dans le groupe CFAO. Après avoir été responsable du SAV, voilà un an et demi que j’ai été promu au poste de responsable de site sur la concession Citroën de Ste Clotilde. J’ai donc sous ma responsabilité près de 50 employés.

Parlez-nous de votre vision du management ?

Il y a 3 ans, j’ai succédé à un collègue parti trop tôt, d’une mort tragique… Le contexte n’était pas facile, comme vous pouvez vous en douter, mais j’essayais constamment de me mettre à la place de l’autre, de comprendre de quoi mes collaborateurs avaient besoin pour retrouver du plaisir. Je suis toujours parti du principe que la performance est la conséquence du plaisir.

Je parle souvent de bienveillance sans complaisance, c’est-à-dire que le manager est un facilitateur qui doit faire « grandir » ses collaborateurs. Mon rôle est de les accompagner et d’accepter le rythme d’évolution de chacun. J’essaye de ne pas tomber dans le piège de la frustration lorsque ça n’avance pas aussi vite que je le souhaite.

Faire « grandir », c’est aussi mettre l’autre en face de ses responsabilités. Les résultats peuvent faire défaut à un moment donné, il s’agit alors d’échanger de manière transparente et constructive afin de trouver des solutions ensemble, de mettre en place des actions correctrices et de renouer avec la performance.

Les désaccords font partie du jeu. Lorsque votre épouse met des rideaux d’une couleur qui ne vous convient pas, ce n’est pas pour autant que vous demandez le divorce, non ? Il en est de même avec mon équipe, et c’est pareil avec la Direction. Parfois nous ne sommes pas d’accord et c’est précisément ce qui permet de prendre de la hauteur sur une situation. La plupart du temps, cela génère une  solution nouvelle ! C’est cette nécessité de s’adapter constamment qui me passionne dans ce métier !

Vous avez une autre passion également, parlez-nous de la cynophilie.

Comme on dit dans le jargon, je fais du chien depuis l’âge de 14 ans. C’est à cet âge-là que j’ai découvert l’éducation canine. Je restais assis des heures à regarder se développer cette complicité entre l’homme et son chien. C’était ce que je voulais faire et c’est d’ailleurs ce que j’ai fait puisque je suis devenu maître-chien à l’armée, puis plus tard en tant qu’agent de sécurité. Je fais aussi des concours et j’ai gagné récemment la Coupe des Dom-Tom et d’autres titres tout au long de ma carrière.

En fait, pour tirer le meilleur de chaque animal et que la magie opère, il faut connaître parfaitement son chien, son caractère, l’accompagner à se dépasser mais sans franchir une certaine limite.

Vous savez, il y a eu une évolution des méthodes d’éducation canine ces 15 dernières années.

On parle désormais de conditionnement positif lorsqu’avant le dressage était une épreuve de force entre l’homme et l’animal.

Le constat est simple : on gagne du temps dans l’éducation et l’animal développe davantage d’aptitudes lorsqu’il prend du plaisir. Et, chose essentielle, la reproduction des attitudes attendues est beaucoup plus fréquente et perdure.

A la maison j’ai 6 chiens et ils ont chacun une place particulière, ils sont des membres à part entière de la famille. Ce ne sont pas des machines qu’on utilise, chaque chien est unique de par son caractère, son histoire, ses peurs… comme les humains en fait.

Vous en parlez avec passion et émotion, qu’est-ce que la cynophilie vous a apportée dans votre vie personnelle ?

Un véritable enrichissement. Je n’avais pas confiance en moi à l’époque mais lorsque je voyais que les chiens développaient de nouvelles aptitudes tout en prenant du plaisir et que je contribuais à ça, ça donnait du sens à mes actions. J’ai alors commencé à me positionner sur des prises de décision dans ma vie de tous les jours, à apprendre à dire non, à être capable de dire quand ça n’allait pas et surtout à proposer des solutions. En fait je souffrais d’un complexe d’infériorité et les chiens m’ont permis de casser ce schéma.

J’irai même plus loin, je pense avoir développé un 6è sens qui me permet de cerner rapidement l’état d’esprit de l’animal et donc savoir si à l’instant T je peux le sortir de sa zone de confort ou pas.

Ce 6è sens serait-il un atout pour tirer le meilleur d’une équipe ?

L’Homme est un être beaucoup plus complexe que l’animal. Le chien va être motivé par la reconnaissance surtout ; pour l’Homme, il existe une multitude de leviers de motivation, d’où la complexité du management.

Sans vouloir faire de raccourci pouvant être mal interprété, il est vrai que ça m’aide. Tenter de comprendre la signification de chaque signe non-verbal, de déceler chaque indice qui me permettrait d’amener mon complice à se transcender est un atout dans ma façon de manager.

Accompagner mes collaborateurs pour leur faire prendre conscience de leur potentiel,  pour les tirer vers le haut en toute bienveillance, c’est ce qui me fait vibrer.

D’ailleurs, la formation « Best-manager » en collaboration avec Adjust RH a été un outil important qui m’a conforté dans ma vision du management.

Nous avons la chance d’être dans un groupe qui nous offre des opportunités d’apprendre, de nous améliorer, de tirer le meilleur de chacun d’entre nous. Et ça, c’est un atout non-négligeable pour performer !

Quelle est l’impact sur vos équipes ?

On en parle parfois entre nous et ils ont conscience que nous sommes dans une logique constructive, d’ouverture et d’écoute. Chacun est le maillon d’une chaîne et chacun a un rôle essentiel dans le succès collectif. Aujourd’hui, l’adhésion de la grande majorité des collaborateurs a pour conséquence une implication grandissante.

Quel message souhaitez-vous passer aux jeunes réunionnais qui vont entrer sur le marché du travail ?

Ayez la banane !! Prenez du plaisir à faire ce que vous faites. Vous êtes une génération qui peut faire évoluer les entreprises mais ces mêmes entreprises ont aussi des choses à vous apprendre, il faut garder en tête que c’est un échange gagnant-gagnant qui peut faire grandir tout le monde.